HISTORIQUE DE CHEVREUSE ET DE SON EGLISE

 

La première mention d'une bourgade dénommée "Caprosia" - peut-être à cause des chèvres qui gambadaient sur les coteaux - date de l'an 988. Paysans et artisans se regroupaient alors au pied du chateau féodal de La Madeleine (du nom de la chapelle dédiée à Sainte Marie-Madeleine située le long de ses murs) et autour du Prieuré Saint Saturnin dont on voit encore des pans de murs et des colonnes à côté de l'église. Mais très tôt, il fallut construire une église paroissiale, voisine et plus petite que l'imposant prieuré des moines.

Comme beaucoup d'édifices religieux de nos campagnes, l'église actuelle Saint Martin remonte au XIIe siècle. Elle fut souvent maltraitée par les hommes de guerre et par les éléments (une violente tourmente emporta le clocher en 1308). Mais la piété de la population contribua chaque fois à restaurer l'église, à l'agrandir et à l'embellir. Il en résulte un style composite simple, ne manquant pas d'élévation, qui séduit et retient le regard des visiteurs. L'Eglise primitive se limitait à la nef actuelle dont les voûtes romanes datent du XIIIe siècle. Plus tard, une flèche fut ajoutée au clocher et des collatéraux à la nef. Puis furent construits, légèrement désaxés vers la droite, l'imposant choeur et l'abside gothique, achevés seulement en 1614.

Sous la Révolution, notre église connut la honte de devoir abriter quelque temps le culte payen à la déesse "Raison", proné par un des premiers Conseillers de la Commune, Fabre d'Eglantine (l'auteur de "Il pleut, Il pleut, bergère"), qui fut très vite compromis dans un scandale immobilier et fut envoyé à l'échafaud par ses amis...
La Terreur ayant décrété que les paroisses ne devraient pas posséder plus d'une cloche, l'église Saint Martin de Chevreuse fut dépouillée du carillon qui lui avait été offert en 1661 par Marie de Rohan (après la mort de son mari, le connétable de Luynes, elle épousa, en secondes noces, Claude de Lorraine, duc de Chevreuse). Seule la plus grosse des cloches, que les paroissiens nomment " Marie-Adrien",du nom de sa marraine et de son bienfaiteur, fut préservée. Elle ne pèse pas moins de 1.900 kilos et a nécessité une nouvelle charpente en 1980.
Le portail de la façade Ouest, sur le parvis, est de facture gothique : il proviendrait de l'abbaye de Port-Royal-des Champs, rasé par le roi-soleil à son crépuscule en 1712 et récupérée par le curé d'alors.
Le buffet d'orgues que l'on peut admirer aujourd'hui au dessus de sa tribune, était éclairé par une petite rosace qu'un architechte des monuments historiques a fait boucher récemment pour rétablir la grande fenêtre borgne de la façade ouest qui existait avant l'installation du dit buffet. Ces orgues, parmi les plus belles d'Ile de France, ont été exécutées en 1732 par Louis-Charles Cliquot en sonorité "royale". Elles furent modifiées en 1898 dans un style "romantique" et d'autres travaux y furent faits en 1941 et en 1957. Le nombre de jeux a été ramené à 14, et les deux buffets latéraux ont disparus. La tribune a été agrandie et consolidée pour supporter des choeurs plus nombreux et a retrouvé ses panneaux en bois du XVIIIe siècle.
Au parvis ouest, à la place de l'actuel parking en bitume, s'étendait un cimetière qui fut désaffecté en 1899.


En 1951, l'église menaçait de s'effondrer et les autorités civiles avait décidé sa destruction. Le Chanoine Georges LASSUS, curé de Chevreuse depuis 1937, mobilisa les fidèles, fit transformer les crédits de démolition en dotation pour la restauration de l'église et obtint l'appui du ministère de la Culture. D'importants travaux ont pu alors être entrepris, qui sauvèrent ainsi ce magnifique édifice des ravages du temps et de l'indifférence des habitants de notre vallée. La réouverture pu se faire en avril 1953 (en 2003 fut fêté le cinquantième anniversaire de cette réouverture à l'initiative de l'Association Mémoire de Chevreuse)

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